j' ai fini par quitter cette petite marina de Whangarei cet après midi vers 16h 30, deux heures avant l'étal de pleine mer. Le courant au plus fort, dans les courbes, ne devait pas dépasser les 3/4 de nds, et la grand voile seule hissée rapidement étalait parfaitement , donnant un espèce de ralenti silencieux qui laisse l'oeil flaner jusqu'à sasiété, des balises rouges et vertes pétantes de notre route; aux toitures ondulées puis aux collines de l'arrière plan qui glissent en même temps que le voilier, mais dans un ordre déroutant au gré des courbes de la rivière!
Des familles de canards au grand complet passent d'une berge à l'autre et croisent notre route, tandis que les cormorans, par deux, donnent l'impression de fuir devant nous, comme les poules devant les voitures; et au final font une jolie bascule puis plongent, sans doute pour échapper plus vite . J'en vois ressortir parfois , mais jamais ceux que j'avais vu plonger, preuve qu'ils font de belles apnées.
La "marina" est en fait un petit chantier naval, et je compte y repasser faire mon antifouling au retour. Les prix sont quasi identiques à ceux des gros chantiers sur le port, dans la zone industrielle mais c'est plus sympa, avec le BBQ du dimanche soir, et un centre ville accessible en 5 min de vélo. C'est propre, rangé, et très international. Il y a deux voiliers de Seattle, deux espagnols (Barcelone), un suisse allemand, un suédois au nom imprononçable (sur un truc resemblant à un Joshua, mais pesant 20 T pour 12m !) , deux français, et un couple de British ( 70 ans passés) sur un Amel de 15m dans l'attente de mr Amel en personne, et d'une équipe, pour règler des histoires de mats un peu trop souples (il se murmure une histoire de coquilles en carbonne, le top de la technologie). le père Amel continue donc à soigner sa réputation de pouvoir intervenir n'importe où dans le monde, ce qui , mine de rien continue de lui assurer une certaine clientèle (qui peut s'offrir cette garantie!) en même temps qu'une légende qui se bonifie avec le temps ! Un phénomène...plutot rare dans l'industrie française !
Une arrivée fabuleuse dans Parua bay, vers 19h 30, peu avant le coucher de soleil. Tout à la voile, en tirant de petits bords au sondeur: à 4m je vire ! Ce qui m' a presque permi parfois de toucher les branches des arbre! Une baie bien ronde et très verte , quelques jolies maisons à peine dissimulées, trois voiliers à l'ancre. Pas de route, un silence total, juste habillé de chants d'oiseaux, des gazouillis en fait, car c'est l' heure que les oiseaux terriens préfèrent, partout dans le monde pour échanger leurs dernières nouvelles ! Les oreilles qui bourdonnent un peu, un léger courant d'air sur le mouillage, quelques fous en profitent pour une dernière pêche avant la nuit, leurs plongeons trouent l'eau en même temps que le silence.
Ce calme est impressionnant