Bien rentré à port Moselle....
Mardi 14h30
Ului, devrait passer à notre voisinage, pendant que Tomas s'occupe des Fijis... Deux cyclones en même temps, c'est pas courant, mais en saison El Ninio, il faut s'attendre à tout (même si personne n'y croit) qu'il se ballade ailleurs que prévu, entre autre chose. C'est pourquoi, ce matin j'ai décidé de faire mouvement, en compagnie d'un autre voilier; plus facile si on s'envase de s'en sortir avec un autre qui peut vous tirer de là. Ce qui arrivera d'ailleurs, sur la rivière, et je ferais le remorqueur.
Pour accéder à port Laguerre on monte vers le nord en quittant Nouméa sur une douzaine de miles. On s'est arr^tés vers 16h baie Maa, bien protégés derrière une petite colline du vent se SE qui nous à soufflé ses 30 nds dans le dos jusque là. Inutile de poursuivre , car on rentrera demain matin avec le pleine mer de 09h. Le temps n'est pas engageant,nuages bas qui filent en nous lâchant au passage quelques pluies fines et brèves, le ciré reste à portée de main. Le calme relatif de la baie va nous permettre de préparer la route et les points de nave, les mouillages de secours en cas de plantage. La plage à 100m fait oublier un moment la raison de cette excursion, cette baie est assez grande avec des mouillages possibles un peu partout , suivant les vents dominants, c'est assez vert autour de nous, les vaches s'empiffrent ou font la sieste, et la colline qui nous isole du lagon à du mal à couper les plus grosses rafales, elle leur enlève cependant le mordant qui pourrait inquiéter. La tenue du fond, sable et vase, est annoncée comme excellente, de même sera la nuit.
Réveil 06h, petit contact vhf en même temps que le café, ciel toujours gris, vent SE 15nds, c'est parti ! Trente minutes pour rejoindre l'entrée de port Laguerre, au moteur et génois roulé puisque le vent est dans le dos.
On arrondi largement la pointe de terre qui ouvre une baie profonde il fait doux; les fonds remontent aussitôt de 7à 4, puis un premier seuil à 2, 8m;
ça promet !
L'eau avoisine le marron clair; et les lunettes polarisantes ne donnent rien de mieux, mais s' embuent et gardent les gouttes de pluie. C'est au ralenti que l'on avance maintenant, je garde une marge de distance derrière eux , au cas où ils planteraient; chacun garde l'œil partagé entre le sondeur et les alignements gps les mains sur la barre et la commande inverseur. Succession de zig zags entre les bancs de sable invisibles en dehors des petits chiffres mobiles renvoyés par le sondeur, par moment une voix féminine m'annonce les sondes; les bonnes: 6m ! Comme les mauvaises: 2.1m; l'ambiance à bord suit la courbe, la vitesse également, car ils ont un tirant d'eau de 1,8m, et moi 2,3m. Je ne suis donc pas certain de suivre jusqu'au bout...
Enfin on arrive à l'embouchure de la rivière, Le way pt est faux, d'où je suis je les préviens qu'il semble qu'il y ait plus de fond sur la gauche. J'arrête le temps qu'ils se dégagent : 1,4m! Le fond fait penser à un matelas ! 2M, ça y est on est passés . On avance entre deux rangées de palétuviers ( j'ignore la couleur ) le bras fait 150m de large. Il y a déjà un voilier, collé à la mangrove le Kyrimba de Pierre. La protection semble en rapport avec l'évènement ; la confiance revient peu à peu, j'ai l'impression de mieux respirer.
D'après nos plans, on continue; par un coude en angle droit à gauche, les fonds restent autour de 3,6m. On cherche un peu en amont un coude à gauche dans lequel on entre « à la machette »; mais on ne l'atteindra pas, mon guide se plante royalement pendant que sa femme m'annonce1,8/1,6/ 1,4/
à 1,2 ils sont bien bloqués, en travers de la rivière le courant les maintenant sur leur banc. Je fais demi tour, un œil rivé au sondeur qui se ballade dans les deux mètres, et l'autre sur eux qui préparent une remorque et descendent l'annexe à l'eau. Quand tout à l'air prêt et que l'annexe commence à avancer, je me présente en marche arrière, récupère le bout depuis l'annexe, l'amarre sur un taquet et commence à tirer doucement dans le sens de notre arrivée, pour lui laisser le temps de rentrer à bord . J'entends « AMARRE ! », je stoppe et constate que son amarre glisse en faisant des bonds sur le pont, je ne peux rester trop à l'arrêt car entre vent et courant de marée montante je suis entrain de me retrouver porté sur lui. Je suis également presque en travers lorsque je remets les gaz à fond pour redresser avant que sa ligne ne se tende. Cette fois ci ça sort à l'aise, je les largue et on retourne vers le coude pour prendre notre mouillage . Chacun s'attache dans la mangrove comme à un quai, beaucoup d'allées et venues en annexe, tout ce qui ressemble à une amarre est sorti; estimé; rabouté et mis en place, Le moteur coupé.
Un grand silence, quelques cris d'oiseaux inconnus, quelques bruits de feuilles retroussées dans les arbres vers les hauts de la montagne avoisinante.
C'est bon, je rfelaxe.
Quand c'est à peu près clair, Pierre de Kyrimba vient voir si tout va bien, puis Régis ; je sens que c'est l'heure pour un ti punch, et des histoires de voyages...
De toutes façons, après les émotions de la matinée , les amarrages divers, les mouillages, on peut consacrer le reste de la journée à batifoler, ce sera bon pour la tête, s'il doit y avoir une suite .