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Je navigue sur des bateaux depuis plus d'une vingtaine d'années, et bien que connaissant l'essentiel des règles de priorité en mer, étant la plupart du temps le plus vulnérable (sur un petit voilier), j'ai toujours pris pour parti de me dérouter dès qu'il m'apparaissait que j'aurais pu m'approcher d'une route de collision, que je sois ou non prioritaire!
c'est en partie ma survie...
L'usage de la VHF (radio de bord de courte portée, environ 30 km) m' a également confirmé que la plupart de ces « gros » ne répondaient que très peu aux appels sur le canal 16 (canal général d'appel, de sécurité et de détresse, que chacun est censé veiller en permanence)
les pêcheurs, de tous les pays n'échappent, pas à ces généralités: ils travaillent « eux » , sont souvent chargés de lumières diverses, feux particuliers suivant leur type de pêche, mais aussi toutes sortes de projecteurs pour permettre le travail des marins, bref ils ressemblent souvent plus à des arbres de Noël.
Le 17 aout dernier en manche, à
proximité immédiate du « rail »
(route obligatoire pour les bateaux montant et descendant la manche,
mais présent dans toutes les zones forte navigation: les
bateaux empruntant le rail sont prioritaires et on ne peut couper
cette route qu' avec un angle proche de la perpendiculaire, jamais de
biais)
le 17 aout , donc, il y a collision entre un chalutier français le Sokalik, et un petit cargo (100m), l' Ocean Jasper, battant pavillon des kiribati (iles perdues dans le pacific nord; 100 000 hab ; « pavillon de complaisance » par nature, puisqu'il n'y a même pas de port, et aucune infrastructure.)
Le chalutier coule, et son capitaine disparaît !
Cette disparition est honteuse, non de
par les circonstances de l' »accident », mais
par la fuite du vraquier qui bien que les faits aient été
consignés dans le livre de bord, n'a pas daigné se
préoccuper des conséquences : « nous avons
appelé en VHF, mais personne n'a répondu! »
Et pour cause! Il serait malgré tout nécessaire que ces gens puissent dire leur réalité (que je suppose à base d'une forte dose de panique)
L'ocean jasper: pavillon kiribati; propriétaire ocean jasper shipping, (turque) installé aux samoas (pacifique); équipage azerbadjanais (ex URSS)
La france, réclame le droit aux kiribati d'arraisonner le navire, et de juger l'équipage!
Rappel, c'est la france qui s'est battue il y a 60 ans (elle était alors une puissance maritime d'importance) pour obtenir des instances internationnales que « La compétence en matière pénale pour un abordage ou autre incident de navigation maritime en haute mer est attribuée soit à l'Etat de pavillon, soit à l'Etat dont l'intéressé a la nationalité en vertu de l'article 97 de la CNUDM, qui est aussi applicable dans une ZEE en vertu de l'article 58 de cette même CNUDM.
Toute modification d'attribution de compétence pénale faite rétroactivement après la date de l'abordage ou de l'incident de navigation maritime peut être contraire à l'article 7 de la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme.. » wikipedia
tiens donc il y aurait donc là aussi une loi du plus fort ?
Mais rassurons nous, le 14 septembre, un mois après, le capitaine et les deux marins en cause (azeirbadjan) quittent la france le plus légalement possible, avec accord du procureur de la république (il n'y avait encore à cette époque aucun accord avec les kiribatis).
« Notre ambassade à Paris s'est bien trouvée en contact avec ces marins, car elle a notamment pour mission de protéger les droits des ressortissants azéris à l'étranger. Par ailleurs, je sais que ces hommes étaient libres de se déplacer pour se rendre au consulat le plus proche, d'autant que le procureur français a adressé une lettre officielle à notre ambassade dans laquelle il affirme qu'ils ne sont pas poursuivis en l'état de la procédure. »ministère des Affaires étrangères à Bakou, Kazar Ibrahim .
Ont ils fui comme dit dans les news, ou la france est elle soulagée de les voir partir, pour éviter de se ridiculiser ?
En essayant d'obtenir une condamnation incertaine et contraire au
droit et à la jurisprudence internationale: qui à
abordé l'autre? Y a t il eu des signaux de détresse
lancés? que vont devenir les kiribatis s'ils renoncent à
leurs droits de pavillon, quelle compensation de la part de la
france? Et finalement au bas mot ça devait bien
faire plus d'une demi heure que ces deux bateaux auraient du voir,
comprendre, savoir, qu'ils allaient à l'abordage! ( pour être réaliste je dirais au moins une heure; mais les pêcheurs ont aussi parfois la certitude que la mer leur appartient )
Une famille bretonne pleure un disparu; un de plus, car un pêcheur disait sur thalassa que ces derniers mois c'est pas moins de 14 marins qui ont disparus dans des circonstances aussi tragiques !
Aujourd'hui les pêcheurs bloquent les ports en france, pour un problème de gas oil, paraît il...
Un problème de survie, tout simplement !
Et ce ne sont pas les seuls...
ps mes recherches sur internet trouvent une seule rubrique pour
sokalique, (ou sokalik), mais plusieurs pages pour ocean jasper
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&
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Comment des hommes ordinaires peuvent-ils devenir des bourreaux ? Simplement en exécutant les ordres, expliquait Hannah Arendt. Une série d’études récentes remet en cause ces conclusions. La « soumission à l’autorité » n’est pas aussi facile à induire qu’on l’a dit.
L’expression
« banalité du mal » provient du sous-titre du livre qu’Hannah Arendt a
consacré au procès d’Adolf Eichmann, le haut fonctionnaire nazi chargé
de la logistique de la déportation des Juifs durant la Seconde Guerre
mondiale (1). Ayant fui vers l’Argentine après la guerre, A. Eichmann
est retrouvé par les services secrets israéliens en 1960, arrêté puis
conduit en Israël où son procès s’ouvre en 1962. H. Arendt assistera à
tout le procès pour le New York Times. Durant ces auditions, A. Eichmann n’a cessé de proclamer qu’il n’a fait « qu’exécuter les ordres ».
Le témoignage de cet homme, apparemment si ordinaire, qui ne semble
obnubilé ni par la haine ni par l’idéologie, va convaincre H. Arendt de
sa thèse sur la banalité du mal. La monstruosité d’un régime peut
parfaitement s’appuyer sur le travail ordinaire de fonctionnaires zélés
se soumettant aux ordres. Pas besoin de haine ou d’idéologie pour
expliquer le pire, la soumission suffit.
Quelque temps plus tard, le
psychologue américain Stanley Milgram entreprend de démontrer
expérimentalement ce que H. Arendt a révélé au procès Eichmann : la
soumission à l’autorité suffit pour transformer un homme ordinaire en
bourreau. C’est ainsi qu’est réalisée l’expérience la plus célèbre de
toute l’histoire des sciences humaines (2). Au début des années 1960,
S. Milgram recrute des personnes qui croient participer à une
expérience scientifique. Il leur est demandé d’administrer des chocs
électriques à des sujets attachés sur une chaise s’ils ne répondent pas
correctement à des questions. D’abord étonnés, les bénévoles
s’exécutent de leurs tâches, n’hésitant pas à envoyer des décharges
électriques de plus en plus puissantes. L’expérience se révèle donc
concluante : on peut commettre des actes violents sans forcément être
poussé par la haine. Il suffit d’être sous l’emprise d’ordres
impérieux. Chacun d’entre nous pourrait donc devenir un bourreau ?
Quelques
années plus tard, l’expérience connue sous le nom de « Stanford prison
experiment » semble confirmer le fait. En 1971, le psychologue Philip
Zimbardo monte une expérience où des étudiants sont invités à rester
quinze jours enfermés dans un bâtiment. Les uns joueront le rôle de
gardiens, les autres de prisonniers. Mais au bout de quelques jours,
des gardiens commencent à se livrer à des brutalités et humiliations
sur leurs prisonniers. L’un deux, rebaptisé John Wayne, prend son rôle
de maton avec un zèle plus qu’excessif. Au bout d’une semaine,
l’expérience doit être stoppée ! Pour P. Zimbardo, la preuve est
faite : porter un uniforme, se voir confier un rôle dans un lieu
inhabituel suffisent à transformer un sympathique étudiant en un
impitoyable tortionnaire. Il vient d’ailleurs de publier un nouveau
livre dans lequel il relate l’expérience de Stanford, et y voit une
explication à ce qui s’est passé à la prison d’Abou Ghraib en Irak, où
des soldats américains se sont livrés à des actes de torture sur des
prisonniers irakiens (3).
Cette expérience a été explicitement évoquée par Christopher Browning, dans Des hommes ordinaires,
pour expliquer les conduites du 101e bataillon de réserve de la police
allemande. Celui-ci, composé d’hommes ordinaires, pères de famille,
ouvriers et membres de la petite bourgeoisie, exécuta 40 000 Juifs
polonais en 1942 et 1943 (4).
Tous les faits et analyses semblent
donc confirmer la thèse de la banalité du mal. Pourtant, ces derniers
mois, une série de publications est venue remettre en cause ce que l’on
tenait pour évident. Et les certitudes vacillent.
Dans un article de
janvier (5), deux psychologues britanniques, Alexander Haslam de
l’université d’Exeter et Stephen D. Reicher de l’université de Saint
Andrews rouvrent le dossier, jetant un pavé dans la mare. « Jusqu’à
récemment, il y a eu un consensus clair entre psychologues sociaux,
historiens et philosophes pour affirmer que tout le monde peut
succomber sous la coupe d’un groupe et qu’on ne peut lui résister. Mais
maintenant, tout d’un coup, les choses semblent beaucoup moins
certaines. »
Les remises en cause sont d’abord venues de
travaux d’historiens. Les publications sur A. Eichmann se sont
multipliées ces dernières années. L’historien britannique David
Cesarani s’est livré à un réexamen minutieux de sa biographie (Becoming Eichmann: Rethinking the life, crimes, and trial of a « desk killer »,
2006). Contrairement à l’image qu’il a voulu donner de lui-même lors de
son procès, A. Eichman fut un antisémite notoire, parfaitement
conscient de ce qu’il faisait. Il a pris des initiatives qui allaient
au-delà de la simple exécution des ordres. L’image du fonctionnaire
anonyme n’était qu’une ligne de défense. Et H. Arendt est tombée dans
le piège. Peut-être même a-t-elle accepté un peu vite ses conclusions
parce qu’elle permettait de formuler une thèse forte et percutante :
les systèmes monstrueux vivent de la passivité des individus ordinaires.
De
son côté, l’historien Laurence Rees a rouvert le dossier Auschwitz (6).
Il montre que les organisateurs de la solution finale n’étaient pas des
exécutants serviles. Les ordres donnés étaient souvent assez vagues et
il fallait que les responsables de la mise en œuvre prissent des
initiatives et fissent preuve d’engagement pour atteindre les buts
fixés. Selon L. Rees, cet engagement est d’ailleurs ce qui donne force
au régime totalitaire. Il faudrait donc autre chose que de la simple
soumission à un système pour aboutir à des crimes de masse. Cela
nécessite aussi que les exécutants des basses besognes croient à ce
qu’ils font, adhèrent à leur mission, se mobilisent activement.
L’obéissance ne suffit pas, l’idéologie compte (7).
Ainsi
que la morale. Oui, la morale ! Les « exécuteurs » de génocides – en
Allemagne, au Rwanda… – n’étaient pas des psychopathes ou des hordes de
sauvages assoiffés de sang, ni des exécutants aveugles. Ils agissaient
en toute conscience pour ce qu’ils jugeaient être le bien. Dans
l’expérience de S. Milgram, il y a fort à parier que les sujets
devenant bourreaux agissaient avec le sentiment de faire progresser la
science. Autrement dit, soulignent A. Haslam et S. Reicher, ils
trouvaient leur comportement moralement justifiable.
Un autre
mécanisme intervient dans le passage à l’acte. Plus les bourreaux se
sentent étrangers aux victimes, plus est aisée leur élimination. Les
meurtriers de masse n’ignorent pas la morale commune ; ils portent des
valeurs, ont le sens du devoir et des interdits comme chacun d’entre
nous. Simplement, c’est à qui peut s’appliquer cette morale commune qui
change. Les limites entre le « eux » et le « nous ». Dès lors qu’un
groupe n’est plus inclus dans l’humanité commune, tout devient
possible. Telle est la thèse développée par le psychologue Harald
Welzer, dans son livre Les Exécuteurs (Gallimard, 2007), qui passe en revue des témoignages de massacre, au Viêtnam, en Yougoslavie ou au Rwanda.
Enfin,
le sentiment de menace est un élément important souligné tant par A.
Haslam et S.D. Reicher que par H. Welzer. Les gens qui commettent des
massacres le font dans des périodes de guerre ou de guerre civile.
Ils
ont le sentiment que leur monde s’écroule et que leur communauté est
menacée. Ils ont parfaitement conscience de vivre une situation
exceptionnelle, et qu’il faut agir selon des normes inhabituelles. Ce
sont des hommes certes ordinaires, mais vivant dans un contexte
extraordinaire.
Au fait, quelle est notre idéologie ? je veux dire: Pas en tant qu' individu ,bien sur, mais en tant que société, pays, époque? partageons nous cette impression (que le monde s'écroule), la communauté, la notre quelle qu'elle soit, nous parait elle menacée?
la soumission, (ou auto censure) à l'autorité est elle surmontée? Cette humilité face aux scientifiques, aux blouses blanches, au pouvoir, aux "sondages, aux patrons n'est elle pas toujours, et plus que jamais de mise?
QUI, par exemple à parlé de boycotter, au moins individuellement, les JO ? et pourtant....
IMAGINE que les individus le décident...
le fassent savoir...
le fassent vraiment?
... you may say I'm a dreamer... imagine (j. Lennon)
je le ferais, comme j'ai quitté Yahoo, et pour les mêmes raisons: la complicité individuelle
chacun est libre de cela, au minimum, plutot que de foncer sur une handicapée en chaise roulante !
Posted at 16:55 | Permalink | Comments (2)
Aujourd’hui il s’agit donc des ailerons de requin, qui sont certes appréciés pour leur grande valeur nutritive, mais davantage encore pour le prestige que leur confère leur prix élevé.
même ici en polynésie où pourtant on pourrait croire que les activités de plongée, ainsi que le shark feeding touristique serait une protection, ainsi que toute une mytologie culturelle( dieu sait que la Culture Mahoi est ici passe partout ultime) , le gouvernement annonce bien ses louables intentions, force est de constater que le texte de loi n'est toujours pas sorti. Il
est donc nécessaire de continuer à faire pression sur le
gouvernement polynésien pour qu'il tienne sa promesse, l'un de ces moyens est
de signer aujourd'hui la pétition de Longitude
181.
joli site informatif et plein de liens intéressants
Encore de la cuisine, mais les lecteurs sont fâches (voir les coms) ! :
Suivez au jour le jour les tribulations gourmandes d'une bande de chefs
et sommeliers qui ont le plaisir de partager avec vous leur passion ...
la recette du jour (voir comm)
je me permet de transmettre ce mail du propriètaire du club de plongée d'Ahe. polynésie tuamotus
>Bonjour à tous !
> Je suis au regret de vous annoncer que nous allons devoir
>fermer définitivement notre centre et quitter l'atoll fin octobre.
>trafiquants d'ailerons de requins qui sévissent sur l'atoll ont
>menacer de me supprimer (purement et simplement) si je
>continuais à essayer de m'opposer à eux. Cela fait
>plus de deux ans que je me bat seul contre eux. Ici, tout le
>monde est au courant du problème mais personne ne >bronche. Le
trafic a pris une telle ampleur et il y a tellement >de fric en jeu
que ces types sont prêt à tout. Nous vivons sur >un motu
relativement isolé et sans proche voisinage. Ma >femme et mon fils
restent seuls sur le motu quand je suis en >plongée. Je n'ai plus la
force de me battre car le combat est >inégal et dangereux pour nous.
De plus, je n'ai aucun recours >légal pour les arrêter. La seule
solution que j'ai, c'est de >trouver leur butin et de le détruire à
chaque fois que je le >peux
>Mais je risque gros...
>A cette vitesse, la passe de Ahe sera déserte d'ici quelques >mois et je ne souhaite pas être spectateur de ce gâchis.
>Je joins à mon mail deux photos que j'ai prises les jours
>derniers "en douce" dans une ferme perlière et qui est en fait
>"une planque" pour leur butin.
>J'y ai vu des centaines et des centaines d'ailerons de requins
>en train de sécher. De toutes les tailles et de toutes les
>espèces...
>Je vous remercie tous pour votre collaboration lors de ces >deux dernières années.
PS pour le cas où certains l'ignoreraient encore, notre surnom de FROGGIES qu'affectionnent les anglos saxons en parlant des français vient du fait que nous nous régalons de cuisses de grenouilles....
.... et la "chasse" se pratique exactement comme pour le "finning" des requins: on coupe ce qui nous intéresse, et on laisse l'animal se démerder !
évidement, il y a des choses plus graves de par le monde, je le sais, je l'ai vu, mais cette façon d'ignorer ce que fait notre main droite fini immanquablement par nous rattraper : quand on frappe sur le dos de ton voisin: prépare le tien
Posted at 15:59 | Permalink | Comments (0)
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